Pour de nombreux propriétaires, surtout ceux dont c’est le premier chiot, l’éducation est une préoccupation réelle. À l’ère d’internet, il leur est possible de trouver sur la toile le meilleur comme le pire : de nombreuses idées reçues – pas toujours justes – circulent, et peuvent avoir des conséquences néfastes sur le développement comportemental et l’éducation de leur animal.
Les ASV sont souvent en première ligne pour aider les nouveaux propriétaires à discerner le vrai du faux et leur transmettre, en partenariat avec le vétérinaire, les bonnes bases de l’éducation d’un chiot !
La propreté
C’est une des principales inquiétudes des nouveaux maîtres ; Il faut tout d’abord leur expliquer qu’un chiot peut être propre autour de l’âge de 4 mois, à condition de le sortir fréquemment, car il ne peut se retenir plus de 4 heures d’affilée.
L’idéal est de commencer dès son arrivée à la maison l’apprentissage de la propreté à l’extérieur, en le sortant dans le jardin ou dans la rue, et en restant auprès de lui afin de le récompenser par la voix et/ou une friandise lorsqu’il fait ses besoins. S’il peut, au début du moins, aller dans le même endroit, cela l’aidera à « apprivoiser » le lieu par des repères olfactifs, et à identifier la balade à cet endroit comme le moment propice pour faire ses besoins ; le chiot doit de préférence être sorti après un repas, un long repos, ou une séquence de jeu.
S’il commence à tourner sur lui-même et s’accroupit, il faut l’interrompre d’un « non » ferme, et le porter à l’extérieur (jardin, cour, rue), en le félicitant avec enthousiasme dès qu’il s’est soulagé !
- Pourquoi pas un journal ? (ou une alèse, une serpillère…) C’est une solution pratique, surtout lorsqu’on n’est pas très disponible ; le chiot prend très vite l’habitude de se soulager sur son journal, mais cela ne l’apprend pas à se retenir longtemps ; et lorsqu’on veut le faire aller dehors, le chiot ne veut parfois rien faire et attend d’être rentré pour aller sur son journal !
- Lui mettre le nez dedans pour le corriger ? Là encore, c’est contre-productif : d’une part un chiot aime renifler les odeurs d’urine et de déjections d’autres animaux, d’autre part, il ne peut comprendre une punition a posteriori. Si l’on insiste en le grondant chaque fois qu’il fait ses besoins dans un endroit inapproprié de la maison, il risque d’associer déjections et réprimande, et ne voudra plus du tout faire ses besoins en présence du maître qui le gronde…
Les sorties/la socialisation
La plupart du temps, les chiots sont adoptés entre 2 et 3 mois, et même s’ils ont reçu les premières injections vaccinales, la protection n’est pas encore maximale et nécessite souvent une seconde injection de primovaccination.
De nombreux propriétaires, suivant les conseils de certains éleveurs ou particuliers, ne veulent pas sortir leur chiot pour leur éviter d’attraper des maladies. Il est donc important de rassurer les propriétaires en leur expliquant que les chiots sont protégés soit par les anticorps maternels, soit par la première injection vaccinale (). Par ailleurs, même sans sortir, ils peuvent être en contact avec des virus de l’extérieur rapportés par les maîtres (chaussures, mains, vêtements).
La période comprise entre 3 semaines et 3 mois est la période de socialisation et de familiarisation, pendant laquelle le chiot doit impérativement apprendre à découvrir son environnement (bruits, odeurs, lieux divers) et les individus qu’il croisera (humains de tous âges, autres chiens, chats et NAC). Au cours de cette période, tout l’intéresse, tout l’amuse ; au-delà, il risque de développer des craintes exagérées et des phobies envers ce qui lui sera étranger.
Les mordillements
C’est un comportement naturel chez tous les chiots à partir de 3 semaines (fratrie, mère, objets) : le chiot découvre et explore oralement son environnement. Mais ce n’est pas lié à l’éruption dentaire comme chez les bébés !
Il est important de stopper le jeu dès que le chiot fait mal, par un « non » ferme et une légère pichenette sur le museau avec le doigt. Si, pris par le jeu, il ne se calme pas, il faut alors faire comme aurait fait sa mère 🙁 le prendre par la peau du cou et le plaquer au sol (doucement !) plutôt rompre le contact et cesser toute interaction en tournant les talons, pour qu’il se calme. À défaut de réguler ce comportement, il risque, adulte, de ne pouvoir se contenir. La présence d’un chien adulte équilibré peut aussi aider à rééduquer le chiot qui mordille.
Les destructions
Elles ne sont pas inévitables. Beaucoup de propriétaires pensent que lorsqu’il est laissé seul à la maison, le chiot se venge de leur absence en détruisant tout. À vrai dire, ces destructions sont des signes d’ennui (le chiot explore oralement, mais personne n’est là pour stopper son comportement s’il va trop loin) ou d’anxiété de séparation (trouble émotionnel d’hyper-attachement à son maître : le chiot panique dès qu’il est seul, pleure, mâchouille tout ce qui porte l’odeur de son maître).
Il faut commencer par donner au chiot des objets à mordiller, et ranger tout ce qui est fragile ou dangereux. Si le comportement aboutit à des destructions gênantes, on peut conseiller des phéromones canines en spray ou collier pour apaiser l’anxiété. Il ne faut surtout pas gronder l’animal qui a détruit des objets ; il ne comprend pas, ou, au pire, il comprend que quand il casse tout, son maître revient.
Au contraire, il faut réparer les dégâts en son absence, et ne rien dire, ne s’intéresser à lui que quand il est calme et ne saute pas partout. De même, un peu avant le départ, éviter de lui parler et d’interagir avec lui, ne pas revenir s’il pleure. Si le problème persiste, il est essentiel d’en parler au vétérinaire en consultation, car c’est un trouble anxieux qu
Les punitions/récompenses
Un animal n’est pas dans une logique de bien/mal, ne peut pas se sentir coupable d’un acte commis ; tout au plus manifeste-t-il sa soumission pour désamorcer l’agressivité de son propriétaire fâché (mais il ne sait pas pourquoi !) lorsque celui-ci rentre à la maison en présupposant une bêtise ; l’animal perçoit les signaux non verbaux, tels que sourcils froncés, gestes brusques…
Une punition n’est efficace que si elle intervient sur le fait (ou juste avant le passage à l’acte), jamais a posteriori. Autrement, elle peut devenir source d’anxiété et de troubles comportementaux. L’essentiel de l’éducation doit se faire par le renforcement positif (récompense) chez le chiot ! C’est en consacrant beaucoup de temps à son chiot, et en faisant preuve d’autant de bienveillance que de fermeté que l’on parvient à en faire un compagnon éduqué, facile à vivre et affectueux.
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