Témoignages

Témoignage : d’ASV à Président de laboratoire pharmaceutique

Être ASV aujourd’hui, c’est s’ouvrir un parcours varié et la possibilité d’évoluer. En voici un exemple ci-dessous : un ancien ASV qui dirige aujourd’hui un grand groupe pharmaceutique en santé animale. Tout est possible !

Nous continuons notre série sur les témoignages de parcours d’auxiliaires vétérinaires avec un invité de marque : Daniel Beauchamp, Président de MSD Santé Animale France depuis novembre 2021.

Daniel a démarré comme Technicien en santé animale (TSA) au début des années 80, c’est-à-dire comme équivalent d’ASV au Québec.

Un grand merci à lui d’avoir accepté de nous en parler pour le Club ASV. Si vous préférez voir l’interview en vidéo, elle est disponible plus bas dans cet article (9 minutes environ).

Daniel, pourquoi avoir fait des études de Technicien en Santé Animale (de 1979 à 1982) ?

C’était par amour des animaux. J’ai grandi avec des animaux, à la ferme (chevaux, chiens, chats) et puis j’ai un amour particulier pour les bovins.

Au-delà de ça, quand j’ai découvert que le cours de « Techniques de santé animale » existait – qui est un programme collégial au Québec – je me suis dit que c’était une belle opportunité d’avoir un emploi qui permette de travailler à la fois avec un professionnel de la santé animale, l’animal lui-même et son propriétaire.

C’était un tout nouveau cours qui a commencé en 1977 je pense. J’étais dans la deuxième cohorte et particulièrement intéressé par ce cours.

Quelles sont les matières étudiées pendant le cursus ?

Nous avons débuté avec la biologie, puis l’hématologie, l’immunologie, l’éthologie (l’étude du comportement animal), toutes les pratiques de laboratoire, chirurgicales, pratiques d’élevage, histologie…

C’était un cours assez aride, assez complet.

Comment êtes-vous passé d’ASV à Président d’un laboratoire pharmaceutique ?

Je voyais régulièrement des délégués pharmaceutiques en visite à la clinique, ce qui a attisé ma curiosité pour ce métier de contact.

J’ai fini par devenir moi-même Représentant commercial, puis Directeur commercial et ainsi de suite, quarante ans de carrière plus tard.

Aviez-vous des cours de relation à la clientèle ou uniquement techniques ?

A l’époque c’était peut-être l’aspect le plus négligé mais ça faisait partie de la formation. « Soigner le propriétaire » est souvent plus difficile que soigner l’animal !

Qu’aimiez-vous dans le travail d’ASV ?

C’est justement cette relation avec le propriétaire de l’animal.

Recevoir le propriétaire – par exemple – la veille d’une chirurgie, rentrer les informations dans le dossier, accueillir l’animal, descendre dans le chenil, tout préparer pour le lendemain…

J’aimais beaucoup l’assistance en chirurgie, j’ai toujours aimé l’orthopédie également : aider le vétérinaire à prendre des radios, à faire des plâtres, tous ces gestes un peu techniques.

Tout ce qui était « bricolage » (j’ai toujours été « bricoleur ») collaborer avec le vétérinaire pour replacer un membre cassé…

Avez-vous une anecdote particulière à nous partager ?

Par rapport à mon expérience en clinique, oui : je trouvais les animaux exotiques assez intéressants. Lorsque des gens arrivaient avec un putois par exemple.

Je trouvais ce genre d’opérations un peu exotique et cela sortait du cadre classique chien / chat.

Vous avez aussi été président de l’association des TSA du Québec.

Oui, d’ailleurs cela coïncide avec votre précédente question. J’avais un professeur d’histologie qui nous donnait un cours sur une technique particulière.

A un moment donné il a fait un commentaire en disant « de toute façon en tant que techniciens en santé animale, vous n’aurez pas besoin de cette technique, parce que la majeure partie de votre temps vous allez laver des cages dans des chenils ».

Cela m’avait vraiment profondément touché et je m’étais promis qu’une fois diplômé, je ferais bien plus que cela.

A l’époque, l’association des techniciens en santé animale était balbutiante et cherchait un président. J’y ai vu une cause dans laquelle m’impliquer pour faire la démonstration qu’il y avait une utilité pour un vétérinaire ou une clinique d’employer des technicien(ne)s en santé animale ou des ASV, ici.

Ce sont des personnes qui font bien plus que de l’hygiène.

Pouvez-vous nous parler du rôle de technicien/ne en santé animale aujourd’hui au Québec ?

Ça a beaucoup évolué. Je me souviens que lorsque j’ai quitté mon premier emploi comme technicien, mon chef me trouvait très « entrepreneur » dans l’hôpital, c’est-à-dire que j’aimais créer des opportunités de faire grandir le business.

Quand je suis parti je lui ai dit « ne vous en faites pas, un jour il y aura trois TSA par vétérinaire ».

C’est ce qui se passe aujourd’hui au Québec, avec des cliniques de 10 vétérinaires et 30 TSA qui ont le droit de pratiquer des actes délégués – sous supervision du vétérinaire s’il est présent dans la clinique ou même à distance, en autonomie.

Donc on pourrait dire que les cliniques vétérinaires du Québec ne peuvent absolument pas se passer des technicien(ne)s aujourd’hui, finalement comme on dit en anglais c’est eux qui « run le show », qui font marcher les affaires.

Ça ressemble beaucoup à ce qui se fait en France finalement ?

Exactement, oui.

Un mot de conclusion pour les ASV qui vont nous lire ou nous écouter ?

En tant qu’ASV, vous faîtes vraiment un super travail, vital à la pérennité de l’entreprise vétérinaire.

Cette entreprise est une équipe qui a besoin de tou(te)s ses membres, quel que soit leur rôle.

L’auxiliaire vétérinaire a un rôle absolument indéniable, indispensable dans la clinique et souvent sous-estimé. Il faut continuer à se battre pour de meilleures conditions parce que définitivement, vous le méritez.

Merci beaucoup Daniel – au nom du Club et ses 9 000 membres – de nous avoir partagé votre parcours, votre expérience très atypique.

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